Entretien avec Henri Leconte
Pourquoi avoir décidé d'écrire ce livre ?
J’ai pris la décision d’écrire ce livre il y a deux ans. Pour moi, ‘Balles Neuves’ est une continuité, pas un arrêt sur images. C'est l'évolution de ce que j'ai pu entreprendre. Je voulais assumer tout ce que j'ai fait et comprendre pourquoi je l'avais fait.
Quel message souhaitez-vous faire passer à travers le livre ?
Ce qui est important, c’est de se connaître soi-même, d'accepter ses erreurs, de grandir et de partager les choses. J'ai connu des moments extraordinaires avec le public, parfois difficiles… semblables à une relation amoureuse. Mais cette relation m'a permis de grandir.
Quand je dis cette fameuse phrase en finale de Roland, « j'espère que vous avez compris mon jeu », c’était pour me cacher. Je me mettais dans une posture d'incompris, j'avais peur, je me croyais inculte parce que j'avais arrêté l'école à 14 ans. J'avais tellement de souffrance, je voulais qu'on m'aime, être différent des autres ! A cause de ces émotions négatives, j’ai beaucoup souffert : trois hernies discales, des blessures aux genoux… Mais aujourd'hui, je suis apaisé, en paix avec moi-même.
Avez-vous des regrets de ne pas avoir été plus « apaisé » durant votre carrière ?
Non car je n'avais pas cette expérience. A 60 ans, on a plus de lucidité et de recul. Avant, je voulais sauver les autres avant de me sauver moi-même. Il faut assumer et être en paix avec ça. Nos décisions nous appartiennent. Il faut reconnaître ses fautes car on récolte ce que l’on sème.
Vous avez évoqué le public. A-t-il changé depuis votre époque de joueur ?
Il est très différent. Le public évolue. C'est un public passionné mais qui veut plus de rapidité, d'instantanéité. On vit dans un monde de connexion. A l'époque on n'était pas connecté, il n'y avait pas autant de choix, autant d’écrans... On en perd parfois ses repères.
C’est votre première venue ici à l'Open P2i. Quel regard portez-vous sur le tournoi ?
L'endroit est magique, la salle est magnifique. Tout est beau, même les à-côtés. Le tournoi a la chance d'avoir Pauline Parmentier et Nicolas Mahut qui veulent transmettre leur passion. C'est ça qui est fabuleux dans cette génération, cette envie de partager, ce qui n'était pas le cas dans la mienne. Le travail de Rivacom est formidable pour les partenaires et les journalistes. Il y a une équipe de passionnés qui crée des événements dans l'événement, avec des séminaires, des opérations… L’entreprise permet au tennis d’évoluer avec son temps, en offrant toujours plus de confort aux joueuses et aux partenaires. Et pour les spectateurs, il y a une accessibilité très agréable et performante.